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L’installation est conçue et réalisée dans le cadre de l’exposition « Troubles dans le français écrit », présentée à l’Université de Lausanne.
Le titre de l’exposition fait volontairement écho à celui de l’ouvrage de Judith Butler, Trouble dans le genre. Dans ce texte fondateur, la philosophe américaine analyse les mécanismes qui bousculent les catégories de genre, telles que le «masculin» et le «féminin», et montre que ces catégories n’ont rien de «naturel»: elles sont, selon ses termes, les effets d’une certaine formation du pouvoir.
Au-delà de proposer des descriptions de diverses «dis-torsions» contemporaines du français écrit, l’exposition propose d’interroger simultanément des représentations de ces dernières et de se demander sous quelles modalités, dans un monde globalisé, où résonnent les préoccupations citoyennes, politiques et éthiques de l’égalité, de la diversité et de l’inclusion, l’enseignement du français peut intégrer des formes écrites «désobéissantes» pour répondre au besoin d’expression et de vi-lisibilisation de toutes les «voix».

Dans cette perspective, l’inscription murale de l’installation — dont la lumière attire et flatte le regard, et dont la couleur acidulée évoque un bonbon — cherche à interroger le visiteur : face à un mot dont le sens demeure inconnu, l’esprit hésite : à quoi se raccrocher pour donner sens à cet alignement de lettres qui semble résister aux critères habituels de lecture ?